"L’abstraction ne constitue pas une fin en soi. Formes et couleurs concourent à la composition du tableau dans son ensemble dont le but définitif est de créer une harmonie capable de nous permettre d’entrer en contact avec l’âme humaine". (Kandinsky)
suppositions
Etant enfant, je mangeais en face d’un calendrier au mur. C’était une reproduction de Van Gogh “La plaine de la Crau avec la ruine de Montmajour”. J’aimais la douceur que dégageait cette peinture. Puis ce fut le choc et la fascination, en découvrant des reproductions de Rembrandt, Goya, Vermeer, Le Caravage, Turner, De Staël, Riopelle, Soulages... Car la recherche de la lumière et de la couleur en peinture m’ont toujours passionné.

J’ai toujours aimé peindre, et ce qui allait devenir ma recherche a commencé par un petit croquis fait sur un papier photo en 1981. Mais ce n’est qu’en 1992 que j’ai réellement commencé ma recherche picturale : sur un format donné, comment équilibrer les forces, les couleurs, les reliefs et la lumière ?Le point de départ de ma peinture est la délimitation du format : elle me fait penser à une sorte d’arène, de lieu où les évènements vont se passer, où tout va se jouer, où tout peut arriver... Lorsque j’ai une idée, je mets tout en oeuvre pour la réaliser. Je ne peux l’ignorer, faire comme si je ne l’avais pas eue. Même si cela est très risqué. C’est dans le risque que l’on fait des découvertes.

ombres_et_lumieres
Alors je pose la matière selon différents rythmes, crée des volumes qui vont me donner des lumières et des ombres, des reliefs sur lesquels je vais coller de l’or pour que la lumière accroche davantage et donne une profondeur. Je considère ce dernier comme une couleur/lumière. C’est le seul métal inoxydable que je connaisse. Il est aussi mythique et fait partie de l’histoire de l’humanité. J’utilise toujours la règle du clair/foncé, clair/foncé...
Le jeu de différentes matières me fait penser parfois à des minéraux enfouis dans la terre et dont seuls les cristaux apparaissent, ou à des personnages étranges qui se révèleront davantage grâce aux jeux de couleurs. Ce qui me plaît également, c’est le jeu entre les matériaux, la texture qu’ils donnent à voir, leurs différences et la richesse que cela procure à l’oeil (le sable et l’or conjointement, par exemple).Le blanc de la toile donne une formidable profondeur et repose l’oeil de toutes les informations données par la peinture.Une seule chose compte pour moi, c’est la vérité de mon intention, aller à l’essentiel. Le hasard contrarie l'intention, mais, une fois le geste effectué, j’ai le choix de l’accepter ou non, la peinture n’est pas terminée. Il n’est pas un ennemi, je le considère plus comme “un allié” qui me proposerait sa version, que je garde ou refuse.
Je ne me préoccupe que de la répartition des couleurs par rapport à la toile, du jeu qu’elles ont entre elles. Des sortes de conversations. Je crée des familles de couleurs (souvent des complémentaires et des couleurs pures)... Le métissage se fait naturellement pendant le travail. Les couleurs pures expriment leur propre vérité, leur sincérité. Elles ne me font pas peur.
bleu_de_chefchaouen

Je souhaite que dans mes peintures se retrouvent les concepts suivants
Lumière / obscurité
épaisseur/ lisse
Douceur / rugosité

Jacques Ayel
69, allée Lancelot du Lac
35136 Saint-Jacques de la Lande
FRANCE
Tél 02 90 09 75 30