Il n’y a pas de peinture sans lumière.
A l’adolescence, j’allais chercher des minéraux dans
les terrils des mines. Une fois nettoyés, j’observais leurs
formes et leurs couleurs. Certains réagissaient aux rayons ultra-violets.
Ils semblaient être éclairés de l’intérieur
; je trouvais ça étonnant. J’ai eu envie, par curiosité,
d’essayer certains pigments fluorescents en peinture, éclairés
avec une lumière ultra-violette.
Les pigments fluorescents m’attirent pour leur vivacité
et la note de lumière qu’ils apportent en éclairage solaire dans mon travail. Mais, sous lumière ultra-violette, l’observation est d’autant plus saisissante ! Les couleurs semblent éclairées de l’intérieur grâce au fluor contenu dans le pigment. J’ai fait volontairement le choix d’une ou deux couleurs fluorescentes par toile. Ceci dans le but d’accentuer l’impression de mystère et de profondeur.
La
lumière ultra-violette a la particularité de ne pas éclairer
les métaux, qui semblent disparaître. Lumineux sous la lumière
du jour, ils deviennent sombre mat en lumière ultra-violette. Ce
qui transforme totalement la première perception que l’on
a de la peinture en lumière blanche.
La peinture conserve ses propriètés physiques, mais change
totalement dans son interprétation.
Cette expérience ne supplante absolument pas la source de lumière
blanche dans mes peintures, mais propose une approche radicalement différente.
Je pense à des visions nocturnes, à quelque chose d’immatériel,
en suspension dans l’espace...
